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Page:Ibsen - Peer Gynt, trad. Prozor, 1899.djvu/56

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ACTE PREMIER

Entre deux rangs pressés, joyeux, émerveillés,
L’empereur Peer suivi de ses mille écuyers.
En chevauchant toujours il gagne une autre terre,
Par dessus l’Océan. Le prince d’Angleterre
Le reçoit sur la côte avec civilité.
Les filles d’Angleterre étalent leur beauté
Pour lui plaire, et l’on voit, se levant de leurs tables,
Lui faire les honneurs les grands et les notables.
L’empereur d’Angleterre aussi, portant la main
À son front couronné, vient jusqu’au grand chemin
Et dit…

(Aslak le forgeron passe sur la route avec quelques autres.)

ASLAK

Tiens ! c’est Peer Gynt. Il est saoûl, le cochon !

PEER GYNT (se dressant brusquement sur son séant)

Comment ça ? L’empereur… !

ASLAK (s’appuyant sur la haie et ricanant)

Allons ! lève-toi, mon gars !

PEER GYNT

Diable ! le forgeron ! Que me veux-tu ?

ASLAK (aux autres)

Il n’a pas encore fini de cuver son vin, depuis l’autre fois.

PEER GYNT (se levant d’un bond)

Passe ton chemin.