Aller au contenu

Page:Ibsen - Peer Gynt, trad. Prozor, 1899.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
39
ACTE PREMIER
PEER GYNT (d’un ton bref)

Oui, Mads. Je suis un gaillard, moi.

LE MARIÉ

Alors, tu possèdes aussi la veste qui rend invisible ?

PEER GYNT

Tu veux dire le chapeau. Oui, j’en ai un. (Il se détourne : Solveig, tenant Helga par la main, traverse la cour.)

PEER GYNT (s’épanouissant et allant au-devant d’elle)

Solveig ! Tu fais bien de venir ! (Il lui saisit le poignet.) Tu vas voir comme je te ferai danser maintenant !

SOLVEIG

Lâche-moi.

PEER GYNT

Pourquoi ?

SOLVEIG

Tu es si rude.

PEER GYNT

Rude comme le cerf à l’approche des beaux jours. Allons, viens, fillette, ne fais pas l’entêtée.

SOLVEIG (retirant sa main)

Je n’ose pas.

PEER GYNT

Pourquoi ?

SOLVEIG

Tu as bu. (Elle s’éloigne avec Helga.)