Page:Ibsen - Peer Gynt, trad. Prozor, 1899.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
61
ACTE II

Tout autour, la grille est nouvelle.
Aux fenêtres, plus de chiffons.
Bravo ! chaque vitre étincelle :
On fait la noce, on est en fonds !
Le doyen termine la fête
Par un mémorable discours ;
Puis le capitaine en goguette,
Exécutant un de ses tours,
Lance un verre contre une glace
Qui vole aussitôt en éclats.
« Mère, ne fais pas la grimace :
Ce soir on met les petits plats
Dans les grands. Jean Gynt se dépêche
De festoyer royalement
Pour notre bien, c’est une brèche,
Pour notre gloire, un ornement. »
Alors un mot vient à la bouche
Du capitaine : « Allons, gamin,
Peer, enfant d’une illustre souche,
Illustre tu seras demain ! »

(Il s’élance en avant, mais se heurte le nez contre une roche, tombe et reste étendu sur le dos.)



(Une côte boisée de grands arbres dont les feuilles sont agitées par le vent. Dans les éclaircies on voit scintiller les étoiles. Des oiseaux chantent au sommet des arbres.)

(Une femme en vert traverse le bois, Peer Gynt la suit avec des gestes amoureux.)

LA FEMME EN VERT (s’arrête et se retourne)

Est-ce bien vrai ?