Aller au contenu

Page:Ibsen - Peer Gynt, trad. Prozor, 1899.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
66
PEER GYNT
LE VIEUX DE DOVRE

Silence ! Du sang-froid ! (Faisant approcher sa famille et ses confidents.) Pas de grands mots ! Depuis quelque temps nous déclinons. Nous ne savons plus bien où nous en sommes et ne devons pas repousser l’alliance des humains. D’ailleurs, il n’y a presque rien à redire à ce garçon. Il me semble bien bâti. C’est vrai qu’il n’a qu’une tête, mais ma fille n’en possède pas davantage. Les trolls à trois têtes ont presque disparu, et ceux mêmes à deux se font de plus en plus rares, sans parler de la qualité des têtes. (À Peer Gynt.) Ainsi tu demandes la main de ma fille ?

PEER GYNT

Avec ton royaume pour dot.

LE VIEUX DE DOVRE

Tu en auras la moitié de mon vivant et le reste après ma mort.

PEER GYNT

Cela me suffit.

LE VIEUX DE DOVRE

Patience, mon garçon ! — Nous avons d’abord quelques conditions à t’imposer. Si tu manques à l’une d’elles, le pacte est rompu, et nous garderons ta peau. La première, c’est que tu ne remettes plus jamais les pieds hors des limites des Ronden. Tu