mobiles souvent contradictoires, dont la résultante nous fait penser et agir. C’est ainsi que dans nos rêves, nous assistons, pour ainsi dire, au drame de notre conscience. Ce drame est-il susceptible d’être transporte sur la scène ? Ibsen a pensé que oui ; il a voulu le prouver, et, comme tel héros de la science, il a expérimenté d’abord sur lui-même.
Cette expérience c’est Solness le Constructeur. Le théâtre peut-il donc servir, comme la poésie, comme la musique, à objectiver notre moi ? Le poète atteindra-t-il son but suprême (qui est de communiquer aux autres sa disposition d’esprit) non par la persuasion mais en se mettant lui-même en scène avec une entière franchise, sans même voiler ses défaillances — afin de créer de la sorte, entre lui et ceux à qui il s’adresse, un courant sympathique qui les force à l’imitation ? Les avis, là-dessus, peuvent être partagés. Ce qu’on ne