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Page:Ibsen - Un ennemi du peuple, trad. Prozor, 1905.djvu/165

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aux garçons, Thomas, et un peu à toi-même, et à moi aussi.

LE Dr STOCKMANN

Ah ça ! tu es folle, je crois, Catherine ! À supposer que je sois assez lâche pour tomber à genoux devant ce Pierre et devant sa satanée clique, aurais-je jamais un instant de bonheur, ma vie durant ?

Mme STOCKMANN

Je n’en sais rien, mais Dieu nous préserve du bonheur qui nous attend tous, si tu continues à les défier. Nous serons de nouveau sans ressources, sans rien de fixe devant nous. Il me semble pourtant que nous devrions en avoir assez, après notre expérience de jadis. Souviens-toi de cela, Thomas. Souviens-toi de ce que cela représente.

LE Dr STOCKMANN, se raidissant et serrant les poings

Et voilà à quelle situation ces ronds-de-cuir peuvent réduire un honnête homme ! N’est-ce pas horrible, Catherine ?

Mme STOCKMANN

Oui, on se conduit bien mal envers toi, c’est vrai. Mais, grand Dieu ! que d’injustices il faut