Page:Ibsen - Un ennemi du peuple, trad. Prozor, 1905.djvu/75

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Mme STOCKMANN, entrant dans la première chambre

Tiens, c’est vous ? Eh ! bonsoir. C’est bien gentil à vous de venir nous voir.

LE MAIRE

Je passais justement par ici. Alors… (Jetant un coup d’œil vers la salle à manger.) Mais vous avez du monde, je crois.

Mme STOCKMANN, légèrement embarrassée

Pas du tout. Un simple hasard… (Vivement) Ne voulez-vous pas entrer vous-même, prendre un morceau ?

LE MAIRE

Moi ! Non, vraiment ; je vous remercie. Un souper chaud ? Je n’ai pas un estomac à cela, moi.

Mme STOCKMANN

Oh ! une fois n’est pas coutume.

LE MAIRE

Non, non, merci bien, je m’en tiens à mon thé et à mes beurrées. C’est plus sain à la longue, — et puis c’est un peu plus économique.

Mme STOCKMANN, souriant.

Il ne faut pourtant pas vous imaginer que nous soyons des paniers percés, Thomas et moi.