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UNE MAISON DE POUPÉE

Krogstad.

Bien ! je m’en vais… D’autant plus que cela est inutile… Vous ne savez pas, je suppose, ce que j’ai fait contre les Helmer ?

Madame Linde.

Vous vous trompez, Krogstad, je le sais.

Krogstad.

Et vous avez le courage de… ?

Madame Linde.

Je sais à quoi le désespoir peut conduire un homme tel que vous.

Krogstad.

Ah ! si je pouvais détruire mon œuvre.

Madame Linde.

Vous le pouvez, votre lettre est encore là dans la boîte.

Krogstad.

En êtes-vous sûre ?

Madame Linde.

Je le sais, mais…

Krogstad, il la dévisage.

C’est là l’explication… Vous vouliez sauver votre amie à tout prix ? Vous feriez mieux de me l’avouer franchement ? C’est bien cela ?

Madame Linde.

Quand on s’est vendue une fois pour sauver quelqu’un, on ne recommence pas.

Krogstad.

Je vais redemander ma lettre.

Madame Linde.

Pas du tout !