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Scène V

NORA, MADAME LINDE, HELMER.
Helmer, entrant.

Eh bien ! L’avez-vous bien admirée, madame.

Madame Linde.

Oui, et maintenant je vais prendre congé de vous.

Helmer.

Déjà… Ce petit ouvrage est-il à vous ?

Madame Linde, prenant un bout de tricot que lui tend Helmer.

Merci, j’allais l’oublier.

Helmer.

Vous tricotez donc.

Madame Linde.

Mais oui.

Helmer.

Vous devriez plutôt broder.

Madame Linde.

Et pourquoi ?

Helmer.

C’est plus joli. Voyez-vous, on tient la broderie de la main gauche… comme ceci, et l’on lève l’aiguille de la main droite comme cela. Vous voyez cette courbe qui se creuse prolongée et légère, n’est-il pas vrai ?

Madame Linde.

C’est bien possible !

Helmer.

Tandis que tricoter, cela n’est jamais que laid. Voyez, les bras collés au corps, les aiguilles qui vont de bas en haut, et de haut en bas. Cela semble une besogne chi-