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UNE MAISON DE POUPÉE

Nora.

Bien sûr, je penserai souvent à toi, et aux enfants, et à la maison.

Helmer.

Puis-je t’écrire ?

Nora.

Non, jamais, je te le défends.

Helmer.

Oh !… mais je puis t’envoyer…

Nora.

Rien, rien.

Helmer.

T’aider si tu en as besoin.

Nora.

Je te dis que non… Je n’accepte rien d’un étranger.

Helmer.

Nora, ne serai-je jamais plus pour toi qu’un étranger ?

Nora, prenant le sac de voyage.

Ah ! Torvald, il faudrait pour cela le plus grand des prodiges.

Helmer.

Lequel ?

Nora.

Il faudrait nous transformer tous deux au point… hélas ! Torvald, je ne crois plus aux prodiges.

Helmer.

Mais moi je veux y croire ! Dis, quel est ce prodige ?… Nous devons nous transformer tous deux au point que…

Nora.

Au point que notre union devienne un véritable mariage. Adieu !

Elle sort. On entend se fermer la porte de la rue.