Page:Ibsen - Une maison de poupée, trad. Albert Savine, 1906.djvu/38

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Helmer.

Et dans ce paquet qu’y a-t-il ?

Nora, poussant un petit cri.

Non, Torvald, non. Tu ne dois pas le voir avant ce soir.

Helmer.

Bon, bon ! Mais dis-moi, petite main percée, de quoi as-tu envie, toi ?

Nora.

Bah ! est-ce que j’ai des caprices ?

Helmer.

Je le croirai si tu le désires. Allons, dis-moi quelque chose qui te tente, quelque chose de sensé.

Nora.

Vrai, je ne sais pas… ou plutôt écoute, Torvald.

Helmer.

Voyons.

Nora, elle joue avec les boutons du veston de son mari sans le regarder.

Si tu es décidé à me donner quelque chose, tu pourrais, tu pourrais…

Helmer.

Allons, achève.

Nora, d’un trait.

Tu pourrais me donner de l’argent, Torvald. Oh ! peu de chose, ce que tu aurais de disponible. Avec cela je m’achèterai quelque chose un de ces jours.

Helmer.

Mais Nora…

Nora.

Allons, dis que oui. Tu vas le faire, mon petit Torvald. Je t’en prie, je suspendrai à l’arbre l’argent enveloppé dans une papillote de joli papier doré. N’est-ce pas que ce sera original ?