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LA BALLADE DE LA FIANCÉE


à François Coppée.


Passez, passez toujours, ô blanches fiancées,
Portez plus loin vos pas errants,
Passez, front rougissant et paupières baissées,
Devant mes yeux indifférents.

Pour un autre gardez votre lèvre ingénue
Pleine de baisers à donner,
Car celle que je veux n’est pas encor venue,
Et je l’attends pour l’emmener.

Quand elle paraîtra, la maîtresse choisie,
Prête à l’irrévocable hymen,
Je ferai de sa main avidement saisie
Se choquer les os dans ma main.