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BRASSÉE DE FAITS

à présent. Mais, elle avait beau faire, c’est moi qui jouais le mieux des fesses. Je voyais bien ce qu’en pensait sa tante et quel plaisir elle prenait à me tenir quand je me mettais à ruer, à la mesure, à l’unisson des fessées carabinées de certains jours.

Car, il y avait des fois, tenez, à partir de la deuxième semaine, où il s’agissait de fessées joliment soignées. Ce qui est remarquable chez moi, je pense, c’est que je me sois mise à l’aimer forte tout de suite. Faut dire qu’elle savait y faire, avec les gosses et nous prendre par l’amour-propre, moi surtout. Elle disait que c’est une preuve de tempérament, de santé, de bien prendre la fessée. C’est signe qu’on aura du ressort, de la volonté, de l’énergie. Et moi, je marchais.

Mais j’arrive au plus intéressant.

Cela, c’est moins banal.

Il ne faut pas m’en vouloir si, ne sachant pas raconter, je n’observe ni ne suis l’ordre du temps : car, ce que je vais vous dire maintenant, c’est, pour la première fois, arrivé dès la première semaine, le troisième ou le quatrième jour, je ne pourrais l’affirmer au juste avec plus de précision.

Je vous ai parlé des mûres de ce patelin, des mûres extraordinaires, grosses comme des mirabelles. Oh ! oui, au moins comme des mirabelles : il y en avait de plus grosses et comme de beaux pruneaux. Et parfumées et juteuses ! et sucrées !

Nous en faisions, Maggie et moi, une consommation intense et continuelle, du matin au soir. Bien que per-