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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/128

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BRASSÉE DE FAITS

testablement, indociles, entêtés, prétentieux, personnels et goinfres.

Moi, comme toutes les petites filles, j’avais à me plaindre des garçons qui, vous le savez bien, se montrent brutaux et désagréables avec elles, même dans leurs jeux. Cela me fit donc grand plaisir, tout de suite, de voir traiter comme il le fallait, et strictement selon leurs mérites, ces trois-là, que ce fût mon frère par maman, ou que ce fussent les deux autres par leur mère. J’avais près de sept ans, ils en avaient donc, Raoul et André, bientôt dix, chacun. Et Émile, huit. Ils étaient donc d’âge, même ce dernier, à recevoir déjà de belles et bonnes fessées, les claquant bien.

Madame Henry, une grosse femme brune, moins grande que maman, mais forte tout autant, sinon plus, n’en doutait pas d’avantage, et je vous réponds que, des fessées qu’elles étaient l’une et l’autre capables d’administrer, il résultait, sur la peau des fesses masculines, une riche couleur rouge. Le ton en différait pourtant. Bruns tous deux, comme leur mère, les deux frères ne possédaient pas la peau si blanche du blond Raoul, une vrai peau de fille. Moi, cela m’amusait d’observer ces différences de coloration et, quoique blonde moi-même, je ne jugeais pas déplaisante à voir, à côté du joli ton pur de mon frère, le contraste du ton mat des deux autres. Le rouge amené par les fortes claques de leur mère semblait plus sombre, moins rose foncé, moins frais, mais je trouvais quand même joli ce fard qui les parait bien. À mon avis, le fard ne convient bien aux garçons que sur leurs fesses ; mais, là, il leur con-