Aller au contenu

Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
132
BRASSÉE DE FAITS

Directrice qui se rince l’œil. Et maman me fesse, me fesse de plus belle. C’est une averse de claques qui semble redoubler, c’est un déluge de claques dont chacune ne fait que prolonger la précédente. Plus je gigote, plus elle me cingle de sa large main, entraînée à se plaquer sur des fesses, quinze ou dix-huit fois par semaine. Pour le moins, car, que dis-je là, dix-huit fois ? Il est des jours où, à nous quatre, elle donne six, sept, huit fessées !

Et pourtant, elle dit souvent que j’ai les fesses si dures qu’elle se fait mal en me claquant. Vrai, on ne le dirait pas. D’abord, c’est un vrai battoir, sa main large, un battoir fait de chair vivante dont la vigueur et l’ardeur augmentent à chaque fessée, du commencement à la fin. Et elle ne s’arrête pas de sitôt, cette fessée-là. C’est comme cela chaque fois chez la Directrice. Le lendemain, marquées de bleus, je montrerai mes fesses à la maîtresse, cela, j’en suis absolument sûre. Car, celle-là, la maîtresse, elle en rigole, de découvrir mes petites fesses truffées. Le lendemain de chaque visite de maman à la Directrice, je peux compter que je passerai à la fessée en classe. Et ce ne sont pas les meurtrissures de mes fesses, les petits ronds bleus des bouts de doigts de maman qui porteront Mademoiselle Roussin à me ménager. Au contraire, cette chipie aussi, plus elle va, plus elle me fesse fort ! De toutes les élèves, au nombre de trente-neuf, je suis celle qu’elle fesse, non seulement le plus souvent, mais encore avec le plus d’énergie. C’est une grande perche et ce qu’elle est moche ! qui, toujours affublé de robes impossibles, à l’air d’un curé.

Elle est forte, elle ne me tient pas comme maman,