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BRASSÉE DE FAITS

dans un joli pavillon de La Varenne-Saint-Hilaire en compagnie d’une autre jeune femme, Hélène M., née à Paris, le 24 septembre 1895. Celle-ci gagnait beaucoup d’argent. Elle possédait même quelques meubles. La Tigresse en usait et vivait dans la quiétude et l’opulence.

Un jour, les inspecteurs retrouvèrent sa trace. Elle fut conduite, ayant les poignets ceints de ces bracelets qu’on appelle menottes, au Quai des Orfèvres. Traduite devant les Assises de la Seine, le 20 mai 1920, elle se défendit si bien que le jury l’acquitta : son crime n’était point assez prouvé.

Libre, Jeanne L., revint habiter avec son ancienne compagne, Hélène M, et il advint qu’un soir cette dernière fut conduite à l’hôpital, frappée à son tour d’un coup de couteau. La pauvre fille terrorisée, n’osa point dénoncer la Tigresse. Celle-ci eût même l’audace de la venir voir, étendue sur son lit blanc, parmi d’autres malades. Un jour, profitant de ce que la malheureuse dormait, elle lui vola sa fourrure et ses bijoux ; puis elle s’en fut à La Varenne et déménagea ses meubles !

Les inspecteurs E. et T. viennent de la découvrir, 9, impasse Molin ; elle s’était réfugiée, comme une sage jeune fille, chez sa mère.

Elle a été mise à la disposition de M. Frank, qui avait été chargé d’instruire sa première affaire.

L’exemple nous semble d’autant plus concluant que le cas ne s’est pas présenté uniquement à Paris. Il a été observé en Allemagne notamment. Des femmes travesties en hommes faisaient marcher au doigt et à