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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/180

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BRASSÉE DE FAITS

ne m’amuse guère. Privée de la Cérémonie, c’est lugubre. J’ai hâte que cela se termine.

Enfin nous sortons.

Il n’y a que deux pas à faire pour aller chez elle. En moins de dix minutes, l’on y est.

Nous voici dans sa chambre. Sur une petite table, deux verres et une bouteille de Champagne. Nous nous embrassons encore et encore…

Elle n’a rien de son air fâché de la fin du dîner. Elle n’y doit plus penser, me dis-je. Ce souvenir me préoccupait, je l’avoue. Tout à l’heure encore, en montant l’escalier.

Nous nous déshabillons. Oh ! pour dire le vrai, elle me déshabille, après avoir, en quelques secondes, enlevé sa robe jade, lamée d’argent. Elle est en combinaison, avec ses souliers verts incrustés, ses hauts bas gorge-de pigeon à reflets changeants. J’admire ses jambes élancées aux fiers mollets et ses belles cuisses renflées dont la peau ambrée apparaît sous le sabot relevé en rond de sa combinaison. Ses bras pleins, sa gorge grasse sont nus. Dirait-on une femme de cet âge ? Elle a vingt-cinq ans, ma parole !

Mais je n’ai pas le temps de la détailler et de l’admirer à mon aise. Elle me déshabille comme si elle en brûlait d’impatience. Elle m’enlève par en haut ma robe crême à appliques de dentelles noires qui me va si bien. C’est elle qui m’a fait cadeau des dentelles et elle m’a fourni la couturière à qui elle a remis le patron, d’après un modèle de Doucet.

Me voilà, en deux temps, comme elle, mais moi, en