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II

LE COUP DE FOUDRE

Ceci est une histoire montmartroise que notre ami a retrouvée pour nous un soir qu’il tisonnait dans ses souvenirs.

Il était une fois une charmante demoiselle blonde de dix-sept printemps, dactylo de son état en ce temps, fort peu lointain, et qui, près de la Place Dancourt, demeurait avec père et mère, alors que, sur le même carré habitait une maman dont la fillette comptait neuf ans, à l’époque où commence cet édifiant récit.

Brune, assez grande pour son âge, les membres bien formés, la petite était jolie. Rien d’étonnant à cela, car elle ressemblait trait pour trait à sa mère. Au sujet de papa, personne de la maison ne savait rien, pour la bonne raison qu’il n’avait jamais existé, officiellement parlant.

Or, comme la maman que nous appellerons madame Mary, se tenait très bien et ne faisait pas parler d’elle, monsieur et madame Loiseau, les parents de Raymonde, notre dactylo, autorisaient leur fille à la fréquenter. Raymonde en effet s’était liée d’amitié avec madame