Aller au contenu

Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/254

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
246
BRASSÉE DE FAITS

Dans les souvenirs de sa carrière, courte, comme peut l’être d’une femme aussi jeune, mais carrière féconde pourtant en heureuses rencontres, nous en cueillons deux que, quant à nous, nous trouvons singuliers et piquants.

Quatre ans avant de connaître Estelle, Lucie avait accompagné sa mère dans une ville d’eau. Elle avait dix-neuf ans alors. Pour sa santé, sa mère devait faire une cure de vingt-et-un jours. Nous tairons le nom de l’endroit et nos lecteurs comprendront à l’instant les raisons de notre réserve. Guidées par des raisons d’économie, mère et fille étaient parties en juin. Elles logeaient en ville chez une dame qui d’ordinaire avait douze pensionnaires, dans le moment de la pleine saison, c’est à dire en juillet-août. Au début de l’été, en juin, elle n’en logeait que deux autres indépendamment de Lucie et de sa mère. Ces deux-là, étaient aussi une maman parisienne avec sa fille de seize ans, qui arrivèrent le même jour.

Or l’hôtesse avait une fille également, grande et belle brune de dix-huit ans. Lucie se mit en tête de fesser, l’une comme l’autre, ces demoiselles, celle de seize ans, celle de dix-huit.

Les trois jeunes filles couchaient dans la même chambre, en haut de la maison. Trois lits étroits d’une seule place étaient disposés dans cette pièce vaste, à la vérité un grenier, mais aménagé fort proprement, avec goût même.

Autant à la jeune Parisienne, jolie adolescente fine, qu’à la vigoureuse provinciale, Lucie dispensa les fes-