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LETTRE II

quelques prosélytes et, grâce à moi, et j’en suis fière, il s’en administre, en ce moment, sous la calotte des cieux un certain nombre dont je suis l’instigatrice.

C’est ce dont, je le répète encore, j’ai raison de me vanter. Car, s’il est un cas où l’on ait le droit de s’enorgueillir, c’est bien d’avoir inculqué à des amies le goût d’une bonne chose et de leur avoir montré la manière de s’en servir. Des prosélytes, je certifie avoir, pour ma part, fait une vingtaine. J’entends, par là, vingt flagellantes réellement pratiquantes, convaincues, zélées. Je passe sous silence un nombre qu’il m’est vraiment impossible d’évaluer et qui doit s’élever au triple, peut-être, de simples « amateuses » qui ont pris, certes, du plaisir à être fessées par moi, mais que je ne pense pas être devenues, à leur tour, des initiatrices, des propagandistes.

Tandis que les vingt dont je parle, les vingt enthousiastes et ferventes, c’est dans ma profession que je les ai choisies. Comme j’ai occasion de les rencontrer souvent, je suis renseignée par elles-mêmes. Le bon grain que j’ai semé — dans un bon terrain, choisi par moi — a levé et, chaque année, j’apprends que la récolte est bonne, qu’elle est meilleure même, chaque fois. Les vingt missionnaires répandent avec fruit la bonne parole, le bon exemple, le tout puissant exemple.

N’ai-je pas le droit de m’en applaudir, dites-moi, cher Monsieur ? Dites-moi aussi comment je m’en applaudirais mieux, sinon par des claques crépitant sur des rondeurs fermes comme celles que vous nous décrivez.

signé : Myriam.