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CORRESPONDANCE

À ses leçons des jours suivants, il y avait non seulement plaisir à observer la persistance du même effet moral atteint, mais c’était encore, pour nous deux, l’occasion d’une étude bien intéressante de notre sensualité la plus délicate, en même temps que de celle de la jeune fille. À son âge, j’aurais voulu que l’on me traitât ainsi.

Aussi, ne fus-je pas surprise lorsqu’elle se soumit dans la suite au même châtiment, chaque fois que nous vîmes la nécessité d’y recourir à nouveau. J’avais, pour ma part, prévu cette évolution chez la jeune personne qui n’avait jamais été fouettée dans sa famille. Et pourtant, ce fut, chaque fois, une bonne fessée. Si elle tira, de ce régime, un profit indéniable, pour le progrès de ses études, ce n’est pas ici le point à souligner. Mais, sans sortir des limites de la sensualité, nous fîmes, en son cas particulier, une observation que je crois d’intérêt général.

À quinze ans, la sensualité, non encore déterminée dans un sens formel, est singulièrement complexe chez les jeunes filles. Celle-ci, se révéla bientôt la flagellante passive que nous avions devinée en elle. Nous sommes heureuses de ne pas nous être trompées dans nos espérances. Cette jeune fille, en effet, peut s’attendre à de grandes joies dans l’avenir si elle persévère, ce dont nous la croyons capable.

Il serait curieux de savoir ce qu’elle deviendra. Puissions-nous, à son sujet, ne pas nous leurrer dans nos conjectures !

Je vous assure, Monsieur, qu’une telle étude est passionnante et qu’en dehors de toute sensualité grossière,