Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
37
LE COUP DE FOUDRE

Soudain, je me sens attirée, j’aide au mouvement que je comprends qu’elle veut me faire effectuer, je me soulève pour favoriser son projet, je me laisse entraîner par son bras fort…

Encore une seconde et je vais être placée comme Renée le fut sous mes yeux pour recevoir la correction promise… Oh ! oui, je la serai la petite fille que sa maman corrige, qui se démène déjà pendant qu’elle se sent dévêtir, je serai la gamine retroussée qui, le bras retourné, cherche avec la main à retenir son pantalon qu’on entreprend de descendre, je serai la gamine déculottée qui gigote avant même la première claque. Puis, pendant la fessée, avec ses fesses qui n’arrêteront pas de sautiller, la fillette que j’incarne un moment pour rire, deviendra vite la grande fille, puis l’adolescente, la grande jeune fille que je suis réellement. Mais, avant d’en arriver là, quand elle sera seulement la grande fille qui succédera à la fillette, que la fessée soit déjà bonne et soignée !… Oui, que la fessée soit bonne et soignée, car elle la mérite, car elle a souvent ses nerfs et, comme il fut dit par Madame Mary, des idées malsaines… Des idées malsaines inspiratrices parfois, dans la solitude, de ces gestes-là que l’on nous défend…

Tout d’un coup la sonnette électrique fait entendre son tintement strident. Berceur de ma griserie, le silence que ponctuaient seuls nos souffles confondus, se déchire brutalement.

De même que j’ai reconnu la façon de sonner de