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LE COUP DE FOUDRE

mal de suivre Mary dans la voie qu’elle m’ouvre… Ah ! maman, maman, pourquoi n’accours-tu pas ? Ce serait le salut, il en est temps encore ! demain, il sera trop tard…

Non, personne ne vient. Ni elle, ni papa. Tous deux ont toujours négligé leur fille, faibles également avec l’enfant gâtée. Ils le savent pourtant que j’ai une tante sœur de ma mère et dont on ne parle pas. Et ne dit-on pas que je lui ressemble ? Elle était si jolie !

Eh bien ! tant pis. Je sais où je m’engage, sur quel pente je vais glisser : j’obéirai à l’instinct qui me pousse et dont je suis pleinement consciente…

Alors, puisque la mère, le père, faillit à son devoir, c’est Mary que j’évoque. Elle seule l’a deviné, mon vice ! Elle seule l’a compris, mon besoin !… Je suis dans les ténèbres, je ferme les yeux quand même pour mieux la voir…

Elle me tient, elle me claque. Ma main joue le rôle de la sienne.

Fessez-la, madame, fessez-la, petite maman, la gosse dont vous trouvez si belles les fesses ! Claquez-les lui plus longtemps que vous n’avez claqué celles de Renée, votre autre fille, et plus fort, plus fort, car je suis l’aînée et la plus coupable, et celle aussi que vous aimez le mieux.

Oh ! que tu n’aies pas peur, au moins, de me claquer, dis, maman ? Le besoin que j’en ai, d’une bonne fessée, toi seule, toi seule me l’as révélé. Claque-les donc