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BRASSÉE DE FAITS

Oh ! elle n’était pas ordinaire, cette Marie ! Des fessées comme cela, il n’y en a pas beaucoup qui les supporteraient, parmi les poules que je connais ici pour aimer cela. Eh bien, avec cette gosse de treize ans, il n’y paraissait pas cinq minutes après !

Tenez, nous irons la voir, un soir. Je le lui ferai dire devant vous. Non, plutôt un tantôt, elle aura plus de temps, et on sera bien tranquilles, sur le coup de quatre heures.

Pour ma dernière fessée, que j’ai eue de maman, moi, je vous l’ai dit, c’est à dix-huit ans, au temps de la moisson ! Deux jours après, j’étais à Paris.

Je savais où retrouver une copine qui, partie il y a six mois, m’engageait à venir vivre la bonne vie.

C’était un lundi. La veille, le dimanche, avec papa et maman, on avait fait un tour dans le tacot du cousin Bérard. Il y avait son fils Ovide qui était donc mon cousin aussi.

Tournant par Floing, Iges, Fleigneux, la Virée, Villers-Cernay, on rentrait pour dîner. Tout le long du chemin, Ovide qui avait mon âge, me pelotait un peu et j’avais bien crû voir que maman s’en apercevait, seulement je n’en étais pas sûre.

Faut dire que maman n’aimait pas me voir avec Ovide. Elle ne se doutait pas que depuis deux ans, on s’amusait quelquefois, tous les deux, et bien plus qu’elle ne l’aurait supposé. Ce n’est pourtant pas lui qui m’avait eue le premier : mais, celui-là, elle ne savait pas qui