Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
vi

ceux de Théocrite, sans jamais en avoir trop. » Si les bergers siciliens ont trop d’esprit, bien qu’ils en aient moins que les bergers mantouans qui possèdent la juste mesure, ceci regarde uniquement le prince des critiques dont la sagacité et la profondeur sont effrayantes à cet endroit.

Les Odes anacréontiques, qui suivent ici les Idylles, ont eu, s’il est possible, une pire destinée. Madame Dacier les a traduites, dit-elle, « pour faire connaître aux belles dames de son temps le plus galant des poètes grecs. » La savante femme, qui possédait admirablement, d’ailleurs, le sens exact du texte, a cru devoir l’accommoder au goût du grand siècle, d’où il suit que sa traduction est illisible.

Ces petites compositions, qui nous sont parvenues sous le nom d’Anacréon, et dont le modèle au moins est de lui, offrent, dans leur mesure, beaucoup plus de difficultés à vaincre que tout autre poésie hellénique. Elles appartiennent à un grand nombre de poètes inconnus et datent de diverses époques. Il en résulte des nuances très-délicates et