Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/154

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bleuâtres, vers les portes ouvertes de la chambre, avec l’ordre, accompagné de menaces, de dévorer le petit enfant Héraklès. Et ceux-ci rampaient, en se déroulant, altérés de sang, les yeux ardents et la gueule pleine d’une bave empoisonnée. Mais lorsqu’ils furent arrivés auprès des enfants, en dardant leurs langues, Zeus, qui voit toutes choses, répandit une lumière dans la chambre, et les fils d’Alkména s’éveillèrent. Iphiklès, apercevant les affreuses bêtes au bord du bouclier concave et leurs dents découvertes, cria aussitôt, et, repoussant des pieds la chaude couverture, se leva pour fuir ; mais Héraklès, faisant face aux dragons, les saisit de ses mains, qu’il riva autour de leurs gorges gonflées de poisons horribles même aux Dieux. Et ils s’enroulaient en spirale autour de l’enfant né tardivement, qui tétait encore et n’avait jamais pleuré, et ils se déroulaient, épuisés de n’avoir pu le dégager.

Mais Alkména entendit crier et s’éveilla : — Debout, Amphitryôn, car j’ai peur ; debout, et ne prends pas tes sandales. N’entends-tu pas crier le plus jeune des enfants ? Ne vois-tu pas que, bien