Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/165

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pasteurs. Et son fils et le fort Héraklès aux graves pensées l’accompagnaient. Bien qu’il eût dans la poitrine un cœur inébranlable que rien ne pouvait émouvoir, l’Amphitryônade était en grande admiration devant cette immense multitude de bœufs. En effet, personne n’aurait jamais dit ni pensé que tant de bétail pût appartenir à un seul homme, ni même à dix, fussent-ils les plus riches d’entre les rois. C’est qu’Hélios avait fait à son fils ce don précieux d’être, entre tous les hommes, le plus riche en troupeaux, et il en augmentait sans cesse le nombre, car son bétail ne souffrait d’aucune de ces maladies qui rendent inutiles les soins des pasteurs ; de sorte que ses vaches se multipliaient et s’amélioraient d’année en année, produisant beaucoup de petits mâles et de petites femelles.

Puis venaient trois cents taureaux aux cuisses blanches, aux cornes recourbées, puis deux cents autres au poil rouge, et déjà désireux des génisses. Puis enfin, douze consacrés à Hélios, blancs comme des cygnes et supérieurs à tous. Ils paissaient d’habitude à l’écart, fiers de leur beauté, là où l’herbe était plus épaisse. Et quand les bêtes