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Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/167

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les vignes, et dès qu’ils eurent atteint la route ordinaire, le fils bien-aimé d’Augeias, ayant penché la tête sur l’épaule droite, parla ainsi au descendant du très-haut Zeus, qui marchait en arrière :

— Étranger, j’ai entendu, il y a longtemps, un récit qui te concernait, et je viens de me le rappeler. Un homme, dans la pleine jeunesse, vint ici d’Argos, C’était un Akhéen d’Hélika située sur les bords de la mer. Il racontait, au milieu d’un grand nombre d’Épéens, qu’un Argien avait tué, en sa présence, une bête féroce, un lion horrible, calamité des campagnards, ayant son repaire auprès du bois de Zeus Néméen ; mais il ne savait pas exactement si c’était un habitant de la sainte Argos, ou de Tityntha ou de Mykéna. Voilà du moins ce qu’il racontait. Seulement, si mon souvenir est sûr, Il affirmait que ce devait être un descendant de Perseus. Je présume que toi seul as fait cela parmi les Égialéens. D’ailleurs, cette peau de bête féroce qui t’enveloppe prouve l’œuvre accomplie par tes fortes mains. Parle donc, ô héros, afin que je sache ce que je désire. Dis-moi si je m’abuse ou non, et si tu es celui dont nous parlait cet Akhéen