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Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/87

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d’autrefois, celui que l’Amykléen eût nommé l’aimant, et celui que le Thessalien eût nommé l’aimé ? Ils s’aimaient d’un égal amour, et sans doute ce fut un âge d’or, où celui qui était aimé aimait aussi !

Oh ! si ce vœu s’accomplissait, Père Kronide ? Ô Dieux toujours jeunes ! s’il arrivait, qu’après deux cents générations, quelqu’un me disait, sur les bords de l’Akhéron, d’où nul ne revient : La tendresse qui t’unissait à ton charmant ami est dans toutes les bouches, et les jeunes gens surtout s’en souviennent !

Mais sans doute les habitants de l’Ouranos agiront en ceci à leur gré. Pour moi, en louant ta beauté, je ne crains pas que le mensonge déforme mon nez, car s’il t’arrive parfois de me causer quelque peine, tu me guéris bientôt en me donnant un double plaisir, et j’en suis toujours comblé lorsque je te quitte.

Descendants de Nisos, Mégariens, soyez heureux, vous qui avez tant honoré votre hôte athénien, Dioklès, qui aimait les enfants. Toujours, autour de son tombeau, chaque printemps, les jeunes hommes se réunissent et luttent à qui em-