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tion simple, fait encore perdre un tiers sur le nombre des opérés.

Nous ajouterons à ce que nous avons dit de l’infibulation pratiquée sur les femmes de certaines régions de l’Afrique, quelques renseignements tirés de sources qui nous paraissent intéressantes. Denon, dans son voyage en Égypte, raconte que, lorsque les Français se furent avancés aux environs de Syène, les Arabes s’enfuirent des villages, dans lesquels on trouva, abandonnées, des jeunes filles venant de subir l’opération barbare d’une couture qui fermait presque complétement les grandes lèvres.

Dans leurs excursions en Égypte et en Nubie, MM. Cadalvène, de Breuvery et Combes nous décrivent aussi cette opération. — C’est à huit ou neuf ans que les jeunes filles sont soumises à l’infibulation, un tube très étroit sert à ménager l’ouverture indispensable aux écoulements naturels. Des matrones préposées à cet usage sont chargées de pratiquer la contre-opération à l’époque du mariage. Ces femmes mettent ordinairement à leurs soins un prix élevé ; aussi advient-il quelquefois que le nouveau marié ne peut, faute d’argent, faire subir à sa fiancée cette opération essentielle ; et, telle douloureuse qu’elle paraisse, beaucoup de femmes sont exposées à la subir plus d’une fois : on dit qu’il arrive rarement qu’un