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ceintures de sûreté, dont une coutume barbare fit le gardien de la fidélité conjugale.

En 1781, de Pauw, dans ses Recherches philosophiques sur les Américains, s’exprime ainsi, à propos d’un engin protecteur que les Indiens imposent à leurs femmes : « Il consiste en une ceinture tressée de fils d’airain et cadenassée, au-dessus des hanches, au moyen d’une serrure composée de cercles mobiles, où l’on a gravé un certain nombre de caractères et de chiffres. Il n’y a qu’une seule combinaison pour comprimer le ressort qui ouvre, et c’est le secret du mari. »

Dans un plaidoyer, soutenu, en 1751, par un certain Freydier, avocat à Nîmes, celui-ci s’élève fortement contre l’application d’une ceinture de chasteté, dont il donne la description : « Une espèce de caleçon bordé et maillé de plusieurs fils d’archal, entrelacés les uns dans les autres, forme une ceinture qui va aboutir, par-devant, à un cadenas ; ce contour, formant l’enceinte de la prison, dont il est le geôlier, a diverses coutures, cachetées au moyen de cire d’Espagne, de loin en loin.

Toute cette machine est construite de façon qu’il reste à peine un très petit espace, tout hérissé de pointes, le rendant inaccessible. »

Misson, dans son Voyage d’Italie, parle de ceintures conservées dans l’arsenal de Venise ;