Page:Imbert - Chansons choisies.djvu/24

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Quand tout s’épuise, et les sens et la caisse,
De nos péchés l’âge vient nous punir.
Mon confesseur dit que le jeûne engraisse ;
Mais les écus voudront-ils revenir ?
Vois à quel prix notre folie achète
Ces faux plaisirs qu’à ton amour je dois !
Une heure encor caressons-nous, Lisette :
J’aime aujourd’hui pour la dernière fois.

Imitez-moi : que pour plaire à l’Église,
La lourde prose exile les bons vers.
Dans mes écrits l’esprit n’est plus de mise ;
J’ai pour parrains les saints de l’Univers.
Sous leurs pavots quand ma vigueur s’énerve,
Ces fiers pantins, qui tremblaient à ma voix,
Ne craindront plus de rallumer ma verve :
Je ris des sots pour la dernière fols.


LES AMIS DE LA CHANSON2


Air de Béranger et l’Académie.


A-t-il dit vrai, le poëte au cœur tendre ?
Quoi ! Jusque-là mes vers ont retenti !
N’en doutons plus ; oui, je crois les entendre.
Ce cher Gauthier ne m’aurait pas menti.
Comment presser tant de mains fraternelles,
Lorsque mes pas sont ici retenus ?
Ô ma chanson, déploie encor tes ailes :
Va saluer mes amis inconnus. Bis.