Treille où pour moi pendait la grappe mûre ;
Échos des bois que m’apportait le vent ;
De mon éden doux et triste mirage,
Rêves charmants, qu’êtes-vous devenus ?…
Dans les sentiers de mon pauvre village.
J’allais chantant, et je marchais pieds nus.
LES HANNETONS
Hannetons,
Faibles avortons,
Vous êtes de singuliers êtres.
D’être grands quand nous nous vantons,
Nous mentons ;
Car vous serez toujours nos maîtres.
Nous vous garrottons,
Nous vous maltraitons…
Nous vous regrettons !
Hannetons,
Faibles avortons,
Nous vous regrettons,
Hannetons !
Ils ont des fleurs en abondance.
Sur un orme leur pain mûrit.
Jamais, même aux jours de bombance,
Le vin ne leur troubla l’esprit.
L’amour est leur unique ivresse ;
Et, pour semer leurs rejetons,
— À quoi pensent les hannetons ! —
Ils n’ont qu’une seule maîtresse.