Page:Imbert - Chansons choisies.djvu/85

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Hannetons,
Faibles avortons,
Nous vous regrettons,
Hannetons !

Ils volent, libres et sans gêne ;
Et s’abattent quand ils sont las.
Moins vêtus que feu Diogène,
Sur nos rosiers, sur nos lilas.
Mais l’effronterie a des bornes :
Montrons-nous ce que nous portons ?
— À quoi pensent les hannetons ! —
En public ils sortent leurs cornes !

Hannetons,
Faibles avortons,
Vous êtes de singuliers êtres.
D’être grands quand nous nous vantons,
Nous mentons ;
Car vous serez toujours nos maîtres.
Nous vous garrottons,
Nous vous maltraitons…
Nous vous regrettons !
Hannetons,
Faibles avortons,
Nous vous regrettons,
Hannetons !

Chez ces humbles coléoptères
Rome et Clichy sont inconnus ;
Pas d’avocats, pas de notaires ;
Pas de pauvres marchant pieds nus ;