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Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/115

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malheur : ce dernier, quittant Paris, a oublié son livre de croquis dans lequel était le dessin qu’il m’avait fait du costume de Louis XIII, et il est encore à venir. Heureusement que j’ai enfin trouvé un très beau portrait d’Henri IV, en grand costume dont tous les détails sont d’une grande beauté. J’ai cru pouvoir, sans rien choquer, habiller le fils de l’habit du père, mais rien de plus. J’attaque de suite cette figure.

Que d’ouvrage, cher ami, jusqu’à l’époque du Salon ! Avec de l’ordre, tout se finira. Je ne m’occupe que de notre tableau et de celui de Vénus. Comme tu le sais toi-même, il m’est impossible de satisfaire plus toi mes compatriotes, et cela à mon grand regret. Engage-les à la patience, en leur exposant toutes mes raisons.

Nous parlerons une autre fois du tableau de Francesca di Rimini et de Roger. Je suis content qu’ils t’aient plu à ce point. Je te remercie des détails intéressants que tu me donnes sur tous mes contemporains. Tout ce que tu m’en as dit, a été senti et goûté. Moi, qui ne sais rien dire que longuement et tout estropier, quoique tu en penses, je n’essaie seulement pas de te parler d’ici. Il faut venir nous y rejoindre. La matière est trop belle et trop étendue. Cependant, rien ne sera omis.

À propos, cher ami, je ne sais assez t’engager à cultiver l’art. Fais fructuer (sic) ce que tu sais. Que d’avantages cela procure ! Adonc, dessine, peins, imite surtout, fût-ce de la nature morte. Toute chose imitée de la nature est une œuvre, et celle