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— et à moi aussi. Je voudrais donc encore en avoir l’exacte et scrupuleuse recette. Ris tant que tu voudras, mais tu seras peut-être bien content d’en manger un jour, de notre ménagère.

À Monsieur Marcotte
Lettre précédemment écrite de Rome,
à la date du 18 juillet 181300000.

Des amis qui obligent quand on leur demande, on en trouve ; mais ceux qui préviennent sont bien rares, et vous êtes de ce nombre. Croyez bien, cher ami, que ma reconnaissance sera égale à la générosité de votre cœur. Ce secours arrive, comme du ciel : ma maladie m’avait enlevé tous mes petits profits, et j’étais à présent très embarrassé.

Je n’ai point tout à fait perdu mon temps dans ma convalescence. J’ai relu beaucoup, et tout ce qu’il y a de plus beau à lire. Enfin, j’ai choisi, décidé et tracé la composition du tableau que j’enverrai ou que je porterai moi-même au Salon. J’y aurai donc : un tableau d’histoire de quinze pieds, escorté d’une répétition de mon Virgile d’environ six, le portrait d’une dame, le petit tableau de Raphaël et la Fornarina, le portrait de M. de Norvins et votre tableau ; heureux qu’il n’y ait alors aucune considération politique. Vous voyez, cher Monsieur, qu’Ingres peut faire son entrée dans le monde. — (Fonds Delaborde. Paris, Pion).


Rome, 20 juillet 1813

… Dans une quinzaine, je commence à tracer les lignes de votre tableau, auquel je donne la forme noble de plus de trois pieds. Je veux faire du bruit, moi aussi, au Salon, ayant d’ailleurs mes grandes raisons de prouver à Messieurs les genristes que la