Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/149

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cher ami. Mon beau-frère Déchy me presse et n’entend pas autrement que je n’aille loger chez lui, à l’hôtel de Puligneux. Avec quel plaisir je reverrai mes sœurs et lui que j’ai lieu de croire un homme distingue. Qu’en penses-tu ? Veuille m’en dire un mot. J’ai des moyens, par mes hautes connaissances, de pouvoir un jour améliorer son sort. Veuille bien lui dire que j’ai reçu sa bonne lettre et le paquet d’affaires et que, en réalité, je ne pourrai aller que demain le porter à sa véritable adresse, que je les embrasse tous du meilleur de mon cœur et que je lui écrirai bien sûr incessamment, pour eux et pour les affaires. Instruis-les, je te prie, de mes projets.

Adieu, cher ami. Que n’étais-tu là avec moi, à entendre la divine Pasta, il y a cinq jours ! Vrai, j’étais bien avec toi. La direction des Arts ici est… Mais à revoir.

Ferons-nous un quatuor ? Assure tous nos amis du plaisir indéfini que j’aurai à les revoir. Non, jamais, je n’ai éprouvé un si véritable désir. J’espère que ta respectable famille ne me boudera pas. Ma situation financière n’est encore que suffisante ; mais je m’étonne, cher ami, que tu me parles encore d’une somme qui n’est pas à moi et dont tu aurais déjà du disposer peut-être mille fois. Adieu et bonnes nouvelles ! Tu instruiras M. le Maire de nos dispositions et de ce qui concerne la Vierge. Je te prie surtout de solliciter Gentillon pour bien nous entendre sur ce que je lui demande ; et, une fois convenu, que les ouvriers ne