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ÉPISTOLAIRE D’INGRES
De l’« Apothéose d’Homère » à l’« Âge d’Or »

INGRES À GILIBERT
XXI
Paris, 13 décembre 1826.

Mon bien cher ami, ne plus penser a vous serait une faute de cœur dont tu me crois incapable. Ta bonne lettre aurait encore pu réveiller toutes mes tendresses par tout ce que j’y ai lu. Depuis notre dure séparation, j’ai effectué tous mes projets de voyages indispensables et qui oui été encore plus longs que je ne le voulais, par les plus mauvais chemins et les séjours que j’ai été obligé de faire pour attendre les voitures. Arrivé à Paris, j’ai trouvé ma bonne femme extrêmement inquiète de moi par l’inexactitude de deux lettres, dont une est arrivée après moi. Te dire les fatigues que j’ai éprouvées ! C’est inouï, de voyager aussi mal, de ces côtés ; tellement que j’ai été malade, hier, en arrivant. J’ai pu écrire à mon beau-frère ; mais à toi, je ne l’ai pu et je m’en régale, ce matin.