Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/199

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raccrocher de manière à manquer de jour ! Mais il n’est plus temps : n’y pensons plus. Je vais écrire à Monseigneur et à M. de Gironde à qui je te prie de présenter mon souvenir. Remercie dans les meilleurs termes M. Teulières, qui vient de m’adresser une très belle épître. Je vais écrire a l’Académie et à l’aimable frère Debia. Dis au peintre mille tendresses et attachement à toute sa divine famille ; dis-lui que je l’aime, comme un frère, que ses succès sont les miens et que leurs nouvelles me feront toujours le plus grand plaisir. Idem au bon Combes. Allez, mes très chers, sacrifiez aux arts, aux bonnes études, toi le premier, paresseux, inconstant, ingrat, mais cher ami fait pour tout bien faire avec eux. S’il le veut, habile musicien, maestro da vero. Mais, mon bien cher, jamais de compliments avec toi, tu le crois bien. Aussi, jouis de la vie comme tu fais, sois heureux et aime toujours ton bon,

Ingres,

qui, avec le plus sensible retour, t’embrasse de tout cœur. Ma bonne femme a été excessivement sensible à l’épitre que tu lui as adressée. D’autant plus, qu’elle a souvent remarqué que tu étais bien bref pour elle, ce qu’elle ne mérite pas ; car elle t’aime, comme le meilleur ami de son petit homme. Elle est l’exemple et la gloire de son sexe. Ainsi, mon cher, tu nous as rendus heureux tous les deux. Elle désire bien te voir à Paris où nous préparons ta chambre, dans ce moment. Je ne pourrai pas toujours l’écrire si long, mais sois bien