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Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/205

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joie des convives. Aussi nous avons bu à la santé. Je t’en remercie avec ma femme, de tout notre cœur. Grâce à vous, nous vivons ici avec les délicieux mets montalbanais, dinde aux truffes, cuisses d’oie, vin du Fau. Quant aux personnages et aux lieux, j’y suis tout à fait. Jamais ma mémoire ne m’a tant servi. Et toi, mon cher ami, il n’est pas un lieu important où je ne te place et ne sois avec toi. Tu serais bien aimable si, de quelque manière que tu le fisses, tu calquais ou mettais au carreau ton portrait. Tu me ferais tant de plaisir ! Tu le donnerais à ma bonne femme qui me demande toujours : « Mais comment est-il ? » Elle t’envoie son souvenir et nous t’embrassons de concert.

Des choses tendres chez toi, à M. de Gironde et au brave et bon Coste. Avec quel plaisir je reverrais un Poussin de Montauban, à cause de son auteur ! J’ai commencé à manifester à M. de Gironde le désir que le tableau de Louis XIII retournât à la ville. Je suis charmé que tu m’en parles aussi. Travaille donc à cela ; car des personnes qui l’ont vu en passant ne le reconnaissent plus, et cela est vrai. Il me paraît être de ceux faits et conçus pour décorer un Hôtel de Ville, et plus d’un exemple en France pourrait en être fourni.

Ingres à M. Marcotte.le novembre
Paris, le Ier novembre 1827.

… Le croiriez-vous ? Il est impossible jusqu’ici qu’on me trouve à Paris les ailes d’un pigeon dont j’ai le plus pressant besoin, pour les ailes de la Victoire