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À Mgr l’Évêque d’Autun (onze ans après).

Paris, 14 mars i855.

Monseigneur,

Ne pouvant me refuser à faire partie de la grande Exposition de i855, je viens supplier Votre Grandeur de vouloir bien accorder la demande que M. le ministre d’État vient de lui adresser pour obtenir, pour le temps de l’Exposition, le tableau de saint Symphorien, sur l’effet duquel je compte beaucoup pour représenter de mon mieux, au grand concours qui se prépare. Ce tableau est un des plus importants que j’aie peints. Vous comprenez, Monseigneur, que je désire m’appuyer de mes plus grandes œuvres, en cette circonstance qui est une lutte nationale et artistique tout à la fois. À ces doubles motifs, je dois y apporter mes plus beaux titres et, surtout vis-à-vis des étrangers, la réputation que mes concitoyens ont bien voulu m’accorder et qui est la récompense des travaux de toute ma vie. Dans l’espoir d’une adhésion favorable, je supplie Votre Grandeur de croire, etc..

P. Ingres,
Membre de l’Institut.

À M. Dumont.

Rome, ce 9 mars 1835.

Cher ami, permettez-moi de prendre ce titre avec vous. Vous me donnez tant de preuves de véritable amitié, de sollicitude pour tout ce qui me touche que je suis heureux de vous en adresser la qualification, en vous priant de l’agréer comme celui qui aime et estime le plus votre personne. Ces sentiments ont toujours été les miens, du moment que je vous ai connu, et je ne fais aujourd’hui que vous en assurer de nouveau.

Vous êtes mon bon génie au ministère. Eh bien ! comment avez-vous débuté ? Grondez-moi, s’il y a lieu, et donnez-moi toujours vos bons conseils dont je sens que