Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/255

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 243 —

simple changement de construction des échafauds, outre le dommage matériel qu’il me porte par les dépenses considérables qu’il entraînerait, serait encore un préjudice incalculable à la bonne exécution des copies dont Votre Excellence m’a confié la surveillance, en ce que la mobilité des échelles qu’il faudrait substituer aux échafauds qui ont servi jusqu’ici, rendrait impossible, selon moi, tout travail consciencieux et me réduirait surtout à renoncer à l’espérance de continuer aussi dignement qu’elle a été commencée, l’œuvre dont Votre Excellence a eu la pensée de doter la France.

Je ne sais, d’ailleurs, aujourd’hui, comment juger ce nouveau caprice de l’Administration pontificale, et j’hésite à m’y soumettre jusqu’à ce que j’aie reçu les nouveaux ordres de Votre Excellence ; car je crains qu’il n’y ait sous cette nouvelle difficulté un mauvais vouloir caché que j’ai déjà eu bien des occasions d’entrevoir. M. le chargé d’affaires de France a informé M. l’ambassadeur qui se trouve actuellement à Paris du mauvais succès de ses démarches, pour me faire rendre justice par l’autorité pontificale. J’en réfère à vous, Monsieur le Ministre, pour avoir de nouvelles instructions sur la conduite que j’ai à tenir.

Je suis, avec un profond respect, Monsieur le Ministre, de Votre Excellence, le très humble et très obéissant serviteur.

J. Ingres,
Directeur de l’Académie nationale de France à Rome.

À Monsieur le Ministre de l’Intérieur.

Monsieur le Ministre,

Je m’empresse de répondre, article par article, à la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, le 29 du mois dernier, en commençant par l’affaire des Loges, pour laquelle je suis obligé d’attendre le retour de M. de Maubourg (comte de la Tour-Mau-