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Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/257

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vous êtes content de mon administration. J’ai acquis, et sans peine, le respect et l’entière confiance de mes jeunes administrés qui sont, pour la plupart, d’habiles artistes. Je suis heureux de pouvoir assurer, — ceci non dit pour vous, Monsieur le Ministre, qui êtes le protecteur éclairé de l’Académie de France à Rome, — que cette École est non seulement une gloire pour la France et l’Etranger, mais aussi la seule et vraie source qui entretient essentiellement la suprématie de l’art français en Europe.

Pardon, Monsieur le Ministre, de vous avoir entretenu si longtemps de causes personnelles qui m’empêchent d’accepter ce que vous m’offrez. Je ne puis vous exprimer combien j’en suis touché et combien j’y suis sensible. Rien ne pouvait augmenter mes sentiments de reconnaissance pour vous, Monsieur le Ministre, si ce n’est la nouvelle preuve d’estime que vous venez de me donner.

Permettez-moi. Monsieur le Ministre, de vous adresser ici l’expression de ma profonde gratitude et de mon respectueux dévouement. Agréez aussi, je vous prie, les vœux que je forme pour votre santé et votre bonheur personnel, et ayez la bonté de mettre mes respectueux hommages aux pieds de vos dames. Je suis, avec respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.

J. Ingres.

P. S. — Monsieur le Ministre doit être instruit en ce moment du retour anticipé de M. Signol à Paris où, en conséquence, il se trouve à sa disposition.

Note particuière du Directeur.
Rome, le 8 décembre 1835.

1° Les dépenses nécessitées par la construction des nouveaux échafauds destinés aux artistes qui font la