Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/42

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pages littéraires, toujours faciles à écrire quand il ne s’agit que d’interpréter avec art les sentiments de son héros. C’est, avec la langue d’un pauvre enfant du peuple qui avait appris à peine à lire et avec les pensées d’un artiste qui finit par s’apprendre à lui-même la langue des seuls génies classiques qu’il aima ; c’est, en cent lettres, avec des éclats de tableaux sublimes et malheureux, avec des éclairs de tempête et d’apothéose par des nuits de misère et des jours de splendeur, ce qu’il a fallu de nerf et d’âme, de discipline et d’enseignement, d’idéalisme et de réalisme, de batailles et de défaites, de victoire finale et de volonté couronnée, pour faire un Ingres, — au travail encore à quatre-vingt-sept ans.

Lisez-le.

B. d’A.

Nous adressons l’expression de notre gratitude personnelle à Mme Pauline Montet, née Gilibert, et à Mme veuve Delmas, née Debia, pour la communication de la correspondance qu’Ingres adressa à leurs pères, ses plus intimes amis, et dont elles nous permettent de faire connaître pour la première fois les textes in-extenso, comme une « Vie de Ingres par Ingres », la plus curieuse et la plus rare que le maître de Montauban ait pu écrire de lui-même.