Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/421

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Vous suis-je bon à quelque chose ? Dites-le moi, je suis prêt à vous servir. Et, à ce propos, voulez-vous que je vous prie d’accepter l’esquisse peinte du Vœu que vous avez pu voir dans mon atelier ? Pardon pour si peu, mais c’est un souvenir d’amitié. Je pense aussi que le tableau n’est pas trop penché en avant. Je désirerais qu’il suivît le mur et qu’il eut l’air d’y être monumentalement. Si, aux angles des murs, on pouvait mettre une tenture rouge de soie ou bien un fond absorbant la lumière, cela irait bien. Je suis fâché d’être si exigeant, mais c’est un père qui parle pour son enfant ; et quand la sacristie serait toute arrangée ainsi, elle n’y perdrait pas ; car je me rappelle bien qu’elle est superbe.

Donnez-moi de vos nouvelles. Cela m’intéresse toujours, vous le croyez bien. J’ai, d’ailleurs, d’autres choses à vous dire, mais plus tard. Soignez bien votre santé et dites-moi que vous êtes heureux et content. Voilà mes vœux pour vous et l’expression sincère de toute mon amitié.

Ingres.

Je ne puis venir vous voir dans votre beau pays. Plaignez-moi. Je vous salue.

Je nai pu remettre le pied dans mon lugubre appartement de l’Institut et je me suis logé, en attendant, rue Jacob, 27. Plus tard, je me caserai définitivement selon mes besoins, ce qui est même fort difficile à Paris. Je sollicite une indemnité de logement et, quoique tout le monde croie que je n’ai ici qu’à exposer mon désir, je n’obtiens encore rien.