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Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/447

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même que je vous prie de me rendre un petit service : ce serait de trouver, dans les innombrables calques ou gravures des vases grecs, l’apothéose d’Hercule conduit au ciel sur un char par Minerve. Hercule tient sa massue sur l’épaule et me manque. Sans faire le calque du tour, relevez-moi les bras de Minerve et la partie du char et la roue. Veuillez bien avoir la bonté de calquer seulement ces deux détails et de me les envoyer, sous ce pli tout simplement, à « Meung-sur-Loire, chez M. Guille, notaire ». Je vais être, vers la moitié du mois, à Paris. En attendant, recevez, cher ami, les sentiments de mon affectueuse amitié.

Ingres.


LXXVIII
À Pauline Gilibert,
23 décembre 1857.

Je relis quelquefois tes lettres, et aujourd’hui celle où tu me parles d’Haydn. Tout ce que tu exprimes est si vrai, si pur, si juste, sur l’emploi du beau, — et le vrai beau de la musique ! Et en ce qui touche ce héros, c’est le premier de tous, celui qui a tout enseigné aux autres ; comme il en est de Gluck, pour la musique de théâtre dont il est le dieu. C’est comme une source presque perdue que j’ai trouvée et ravivée dans M me Ingres, qui est parvenue à me faire passer à moi seul les plus délicieuses soirées, avec les seules divines sonates d’Haydn qu’elle dit à merveille, et pas du tout à la virtuose que je déteste, mais