Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/498

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simple et grand, particulièrement aux femmes, et même aux hommes. J’en conclus qu’il me faut prendre cette route comme la bonne et me contenter d’explorer les Grecs, sans lesquels il n’y a pas de vrai salut, de les amalgamer pour ainsi dire à ce nouveau genre. C’est comme cela que je peux devenir un novateur spirituel, adroit, et donner à mes ouvrages ce beau caractère inconnu jusqu’ici et qui n’existe que dans les ouvrages de Raphaël. J’ai la conviction que, si Raphaël avait eu des tableaux grecs à peindre, il nous intéresserait beaucoup moins ; j’ose même dire qu’avec l’idée toute parfaite que nous avons des Grecs par leurs monuments, il aurait pu nous rendre difficiles sur les résultats. Donc, peignons des tableaux français, des Duguesclin, des Bavard, et tant d’autres.


Les matériaux de la peinture sont à Florence, et les résultats à Rome.


Poussin disait qu’une demi-figure inutile suffisait pour gâter un tableau. Son génie ne l’eût pas conduit si loin dans la philosophie de la peinture, s’il n’y eût joint l’étude des bons auteurs anciens et la conversation des ommes savants.


Le stil de grain glacé d’Angleterre (ou de Troyes) fait du beau vert, mais il faut le glacer tout seul et avec un peu de vernis.

La gomme-gutte glacée fait le plus beau vert et on peut glacer tout ce qui est chaud de ton.

Essayer le vert de verrerie. Jaune de chrome, glacé de rouge.


L’expression en peinture suppose une très grande science du dessin, sans laquelle on ne peut réussir qu’imparfaitement. En effet, l’expression ne peut être bonne sans être de la plus grande justesse. Ne la saisir