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ce tableau à Florence, il me serait Tort difficile, même impossible de me procurer de Paris tous les documents nécessaires, comme portraits, costûmes, choses indispensables pour sa parfaite exécution. Je pense donc que le sujet de l’Assomption de la Vierge serait convenable et » doit donner assez de quoi exercer… »

Mais ce que je ne lui écris point et que je te prie d’exposer verbalement, c’est combien est modique le prix de 3.000 francs que le Ministre a alloué a cet ouvrage, qu’il ignore sans doute toute son importance, que le tiers de la somme doit passer en simples frais, que je le prie de voir si, dans cette occasion, c’est le Gouvernement, la Ville ou moi, qui devons faire des sacrifices : mais que, quoi qu’il arrive, je le ferai avec le plus grand cœur. Je te prie de faire observer à M. le Préfet que notre tableau occupera la place la plus belle que j’aie jamais vue, par l’isolement et la majesté… Adresse à M. Ingres, chez M. Bartolini.

VII
Florence, 15 juillet 1821.

Cher ami, j’ai parfaitement goûté tes bonnes raisons, dictées par l’amitié, la justice et le sentiment. Crois que j’en profiterai et que tu n’auras plus, par la suite, de reproches graves à me faire à ce sujet. Je ne te ferai pas de journal, mais je t’écrirai, au moins une bonne fois par mois,