Page:Inscriptions de l'Orkhon déchiffrées.djvu/148

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nominal de la 3e personne s’écrit, règle générale, avec h àrin (I N 1, II S 7 ; àr^n 1 N 9). Il a dû y avoir une différence de prononciation, soit dans l’accentuation, soit dans la quantité de l’y, i. — Sur kù^àsidip voir p. 14. Comp. kû, voix (Altaï), Radloff, Proh, d, Volkslit, I, p. 167, 2 v. 7 (et VXmbért, Etyni. Wôrterb., no 117). Sur tijin, avec l’indicatif, que, voir note 18. — On remarquera comment le chiffre 7, nombre sacré des Turcs (comp. note 17), se retrouve dans les chiffres, évidemment légendaires et trop faibles, qui désignent la suite croissante du kagan : 27-70—700 (comp. p. 65).

20). p E 13, II E 11]. Sur ilsirà-, qayansyra- voir p. 32. Les thèmes kuààd-^ qulad- (non kûàdà-, qulda-J, faire esclave (de kûA, une esclave, serve, que, un esclave ; observez cet ordre kûà qui, comp. I E 20 = II E 17, avec le même climax du féminin au masculin qu’en osmanli, par ex., ana haba^ mère et père, parents, qary qodja, femme et mari), sont formés comme, par ex., Joqad ; anéantir (joqadu I S 10, de Joq, rien), boëad-, faire chef, avoir pour chef (baêadu II S 8, de baè, tête ; mais baëla., être à la tête, commencer), jigàd- faire du bien Q’igâdi ou -dut I SE, II E 36, de jig, bien, le mieux ?).

21). [I E 13—14, II E 12]. Jabyu, yabgou (jabyuy, accusatif de jdbyu, comp. II E 28 ; Jabyu’.j inscr de l’Onghin 8 ; de jap- [ouig., djag., osm], faire, bâtir, arranger, ajuster ?), et ëad, chad, étaient deux grandes dignités chez les Turcs. D’après l’ordre établi, il y avait deux chads, l’un pour la partie occidentale de l’empire, l’autre pour la partie orientale (comp. II E 21, I E 27, I N 11. Joum. as. IV, 1864, p. 472 et suiv). Les Chinois, à ce qu’il semble, rendent jabyu par yepou, ëad par cha(tjy voir p. 59, note 1. (En traduisant par «einen Jabgug[sicl]-Schad», Radloff réunit deux titres en un seul, et en donne au premier une forme incorrecte.) — Tôlâs ou Tôlis, Teulès, est le nom d’un peuple de race turque, vraisemblablement celui que les Chinois appellent Thie-le, voir p. 61, note 5. Originairement un grand peuple, il était depuis longtemps soumis aux Turcs. Chez les Chinois, nous tfouvons une série de hordes désignées comme faisant partie tantôt des Thie-le, tantôt des Houi-ho ou Ouigours ; par degrés ce dernier nom supplante le précédent, mais semble du reste n’avoir désigné, dans l’origine, qu’une partie des Thie-le (comp. note 22). Quoi qu’il en soit, le nom de Thie-le ou Teulès doit être local et particulier à la partie de l’est du territoire des Turcs orientaux (comp. II S 13), et peut-être, à cette époque, a-t-il moins servi à désigner particulièrement et exactement un nom de peuple qu’à indiquer un peu va^^uement cette même moitié orientale. Aujourd’hui même, Tôlôs existe à Tétat de nom de famille chez les tribus altaïques (Radloff, Aus Sibiricn, I, p. 126, 179, 216 et suiv., 252 et suiv.). — Tardus, Tardouch (comp. p. 63, note) est défini par Radloff, p. 123, comme cdas tûrkische Geschlecht des Bilg&Chan», la famille turque de Bilghè kagan. J’ignore sur quoi s’appuie cette explication. Abstraction faite de I N 13, où c’est un nom de personne, Tardouch se présente, et dans ce passage et dans I N 17 = II E 15, comme nom de peuple (budun, comp. note 2),