Page:Inscriptions de l'Orkhon déchiffrées.djvu/167

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dont on ne trouve aucun autre exemple dans les inscriptions, aurait été, p. ex., tiril- (ou iirig-1),

61). [I N 11]. Âtida, quel qu’en soit le sens, doit être une forme incorrecte, les signes employés pour t et pour d étant incompatibles. Est-ce que par hasard 1^ da serait dû à une faute de taille au lieu de $ n<5, de sorte qu’il faudrait lire Hinââ ou Hi-^^nâa, ce qu’on trouvera mentionné à la fin de la note 7 ? En tout cas, c’est à Vàti dont il est question là que j’ai pensé en traduisant par abondamment. Comp. àti^may, II S 15, note 113 ? (Radloff, p. 94, a proposé d’autres coi^ectures peu plausibles, p. ex., âtidâ, de sa chair, ce qui cependant eût dû être âiindà, etc.)

62). [I N 11]. Il ne saurait y avoir de doute sur la justesse de la leçon injgûnm (Inscr. de VOrkhon) dans cet endroit. Ce mot se retrouve I S 1 = UNI dans une combinaison toute pareille, et je l’interprète comme ini, frère cadet, + -gûn^ voir note 69. La difficulté gît en y, que je ne peux pas expliquer. (Autrement Radloff, p. 102.) — Le mot oy^a/i, proprement enfant, garçon, me paraît, dans tous les endroits où il se présente (outre celui-ci, I S 1 = UNI, I SE), ne pouvoir signifier que (jeune) prince de la famille du kagan, prince du sang, infant. Comp. Pavet de Courteille, Dici. turc-or., p. 68, sous ..^»i’ «chez les Mongols, titre des princes du sang impérial». Cette acception s’adapte à merveille à la hiérarchie de l’énumération donnée ici et en I S 1. — Concernant êad voir note 21 ; sur boidaÔy, note 56. (C’est par inalvertance que Radloff a traduit comme voici : tO, ihr beiden Schad, etc.l Ich grâme mich, dass meine Augen und Brauen jetzt schlecht geworden ».)

63). [1 N 12]. Likûà, Likeng est l’ambassadeur Liu-hiang dont parlent aussi les sources chinoises, voir p. 78. Nous voyons que, dans ce mot chinois, le son h, que n’a pas le turc, est rendu par k. — Is(i)ji se rattachet-il à Likâày ou est-ce un autre personnage et, en ce cas, lequel ? C’est ce dont je ne saurais rien dire. Dans une lettre, M. G. Schlegel a attiré mon attention sur le mot chinois yûchiy historien impérial ; mais je n’ose rien décider sur la possibilité de l’identité de ces mots.

64). [I N 12]. Soyd, voir note 38. Buqaraq (leçon qui est tout à fait sûre) ne saurait être que Boukhara, cité très ancienne et déjà célèbre avant l’époque qui nous occupe ici. Uiys ou uhis doit être = ouig., osm., etc. uhiSy djag. u1u8, peuple, par conséquent, le peuple de Boukhara. Entre soyd et buqaraq on trouve bârââkdr (•làrf)y qui semble également être le nom d’un peuple ; je l’ai supposé identique aux Perses. La terminaison de bârââkâr — c’est ainsi que la pierre semble le porter, — m’est incompréhensible (comp. âdizkârt 11 E 1 ?). Si j’ai raison d’y voir un nom de peuple, bârôâlâr serait, d’autre part, d’autant moins vraisemblable que les noms de peuple ne s’emploient jamais d’ailleurs au pluriel.